C'était un texte pour un concours d'un groupe Twinoïd qui a eu lieu sur Discord (oui). On avait un thème à choisir parmi une bonne dizaine et on devait écrire ce qu'on voulait dessus en un week-end, évidemment j'ai commencé le Dimanche soir pour finir le Lundi en me réveillant, juste avant la limite parce qu'on ne change pas une équipe qui gagne (même si j'ai pas gagné, bon, dans mon coeur, si). J'ai pris "Flocon de Neige".

Alors, déjà faut savoir que c'est un texte incomplet parce que j'avais la flemme de faire plus. Y'a des passages que j'aime pas, certains qui nécessitent une modification et d'autres qui auraient aimé être appuyé. Du coup c'est pas tout à fait comme je le voulais mais tant pis.
Et je me suis pas relu, évidemment.

J'ai aussi pour projet de faire deux versions "remasterisées" sauf que je suis pas pressé.
Lentement mais... Peut-êtrement.

Flocon de neige :

Le ciel dégagé, le sol couvert. Les plaies ouvertes, les yeux fermés. Couleur vermeil sous leurs pairs morts. L'uniforme ne l'était plus, la pluie de balles s'en était tâchée et avait détaché des êtres à cette terre aseptisée. À ses semblables s'ajoutaient des centaines d'étrangers, tant d'âmes happées pour un simple étendard. Étendu, il ne pouvait qu'attendre au milieu des douilles et des dépouilles, il n'était plus à ça près, les projectiles fusaient sur ce fuseau horaire, l'horrible lui tenait compagnie depuis de longs mois alors quelques minutes de plus... De tout façon il n'avait plus le choix, il avait suivi les ordres et en subissait les conséquences. On n'entend pas la balle qui nous tue, mais on sent celles qui nous touchent si bien qu'à l'article de la mort, sa bouche n'éméttait aucun son, ses cordes avaient cédé sous la force de ses cris et ses tympans, explosé sous le coup des détonations. Les renforts le ramenèrent enfin.

Un héros de guerre qui détestait son statut et l'échange effectué, l'absence de deux sens contre une médaille, sacré revers. Pas d'ami, pas de chien, peu de biens, pas même une voiture, la seule chose qui roulait chez lui était son fauteuil. Sa télé tournait en boucle, il n'y regardait que la chaine météo pour rythmer ses sorties. Le grabuge des granules de glace le ramenait parfois là-bas, il les attendait chaque année ces giboulées de Mars, non pas pour se souvenir mais se sentir en vie, se libérer. Personne ne l'entendait frapper ses murs, jeter ses meubles avec cette grêle. Après cette période, il patientait jusqu'aux premiers éclairs et supposait le tonerre pour gronder, rien ne sortait vraiment, il le savait mais il espérait que son monde change un jour. Les dépressions passées, venait sa saison préférée et la neige qui l'accompagnait. Il s'était habitué à ce froid avec l'alcool, il aimait cette vapeur qui n'en était pas, une fumée dégagée par de douces herbes pour oublier, pour ne pas trembler le moment venu. Il sortit un sachet de sa poche, des flocons achetés dans une ruelle, il était prêt. Il avait reculé les autres années néanmoins cette fois-ci, c'était la bonne, il allait enfin se servir de cet hiver comme il le souhaitait. Pour se refroidir, une fois pour toute.

Le froid de la lame fondit sur sa peau et se changea en liquide, une fusion étrange, une effusion de sang. La ligne blanche sous son nez avait laissé sa place à la ligne rouge sur son poignet. Ce trait sur son bras, un trait tiré sur la vie.

Dehors un flocon chuta jusqu'à ce qu'il ne puisse aller plus bas, et au bout de quelques minutes, il disparut. Sans un bruit.